Le Monde: A growing appetite for Greek food- Article by the Secretary General for International Economic Affairs Print Secretary General of International Economic Relations, Ioannis Smyrlis
Le Monde: A growing appetite for Greek food- Article by the Secretary General for International Economic Affairs Print Secretary General of International Economic Relations, Ioannis Smyrlis

Un appétit croissant pour la nourriture grecque
Feta, huile d’olive, vin, légumes bio… Les produits agricoles et alimentaires venus de Grèce s’exportent actuellement comme des petits pains, à la faveur d’une économie en transformation dans ce pays d’Europe du Sud. Celui-ci se lance maintenant à la conquête du marché français.
L’édition 2022 du SIAL, le Salon International de l’Alimentation, a marqué un retour en force de la Grèce : avec non moins de 311 entreprises représentées à Villepinte, dans le nord de Paris, le pays se classe au 5e rang en termes de nombre d’exposants – devant des acteurs majeurs comme les Etats-Unis.
Ioannis Smyrlis a fait le déplacement en France pour l’occasion. « Cette présence renforcée reflète l’importance qu’a prise le secteur agroalimentaire dans notre développement économique », explique le Secrétaire Général chargé des questions économiques au Ministère grec des Affaires étrangères.
En effet, l’économie hellénique s’est fortement réorientée vers l’exportation, ces dernières années. Ce changement ne serait rien de moins qu’un « petit miracle », si l’on en croit le professeur d’économie Michael Arghyrou, qui signait une tribune sur le sujet dans le quotidien I Kathimerini, le mois dernier. Entre 2016 et 2021, la valeur des exportations grecques a progressé en moyenne de 6,6 %1 chaque année. Après un recul dû à la pandémie, les exportations sont reparties de plus belle en 2021, dépassant les 4.8 milliards d’euros de valeur cumulée, en grande partie grâce aux denrées agricoles et alimentaires.
Ioannis Smyrlis, Secrétaire Général chargé des questions économiques au Ministère grec des Affaires étrangères
Pouvoir d’attraction
Ces produits trouvent acheteurs en particulier parmi les consommateurs à fort pouvoir d’achat dans l’Union européenne. En effet, 67 % des exportations grecques sont réalisées au sein de l’UE – dont 16 % en Italie, 15 % en Allemagne et 9 % au Royaume-Uni2. La Grèce espère désormais accentuer la tendance en France, vers laquelle se dirigent déjà 4 %3 de ses exportations. « Nos producteurs travaillent avec des ingrédients de qualité premium. Nous sommes en phase avec l’appétit croissant que l’on constate ici pour le naturel et l’agriculture biologique, se réjouissait Ioannis Smyrlis. Pas étonnant que marché français s’ouvre de plus en plus à nos produits d’année en année. »
Ces dernières années, le « régime grec » a gagné du terrain dans le monde entier en tant qu’alternative au fameux régime méditerranéen, notamment pour ses bienfaits sur la santé. Salades composées, fruits bien mûrs, poissons et huile d’olive extra-vierge auraient des effets salutaires contre le cholestérol et l’hypertension et réduiraient le risque de développer certains types de diabètes, entendait-on au SIAL.
Mais Athènes joue aussi sur le tableau juridique pour renforcer sa marque à l’international. Ainsi, en juillet dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la République hellénique : le Danemark doit cesser d’exporter, hors d’Europe, du fromage sous l’appellation « feta ». Cette décision renforce la Grèce dans sa stratégie de certification, alors que le pays a déjà fait protéger une centaine de produits par des labels d’origine, des raisins secs de Corinthe au spiritueux ouzo.
Au goût des investisseurs
Autre nouvelle réjouissante pour les Grecs, tout ce dynamisme attire des fonds. « Les investissements directs à l’étranger que nous avons reçus dans le secteur ont septuplé en volume ces trois dernières années », calcule Ioannis Smyrlis au SIAL. Le haut fonctionnaire y voit le résultat de la politique menée par le conservateur Kyriakos Mitsotakis. Son gouvernement a baissé le niveau de l’impôt sur les sociétés, tout en injectant des centaines de millions d’euros dans l’agriculture et l’aquaculture du pays, en particulier grâce à des financements européens, avec l’idée de soutenir les producteurs qui investissent dans le numérique et les innovations vertes.
Alors que les crises internationales en cours font fleurir les discours sur l’indépendance alimentaire de l’Europe, les vergers d’oliviers du Péloponnèse – et des régions alentour – ont donc plus que jamais des reflets d’or.
(1), (2), (3) Source : IOBE, 2020 et 2021
Πηγή: Le Monde